Un chantier du Trecento : Assise

C’est une des nouvelles que je préfère.
Je l’ai écrite après avoir lu un article à propos des conséquences dramatiques du tremblement de terre sur la basilique d’Assise. Le journal reposé, je me suis laissé aller à rêver, à imaginer ce qu’avait été le chantier pendant sa construction.
Facile pour moi, d'imaginer la vie du chantier, mon frère, restaurateur en peintures murales m'en a souvent parlé.
Dans cet immense chantier, dans des jeux d'ombre et de lumière, dans les courants d'air, partout, Maître, élèves et apprentis, chanoines, clercs, gens du peuple, jeunes et vieux, s'activent dans une scène à la Brughel.
Par terre, près de l'une des douze colonnes, un apprenti, assis au milieu de nombreuses coupelles pleines de couleurs, terre de Sienne, terre brûlée, terre d'ombre, ocre rouge, ocre jaune, autant de promesses de chefs-d'oeuvre, broie les pigments que le Maître lui a indiqué.
Plus loin, un chanoine déroule et regarde avec beaucoup d'attention, un dessin préparatoire fait à l'échelle. De jeunes élèves peintres font trembler l'échafaudage en grimpant rapidement et bruyamment; leurs amples manteaux de laine brune soulèvent des flots de poussière qui viennent animer un rayon de soleil oblique.