Introduction générale

Petit livre de 8 nouvelles présentées ci-après. Quatre ont pour sujet des enfants, trois mettent en scène des personnages en quête de sens, la dernière, Emeraude, donne son nom au recueil, pour la beauté des images que ce mot évoque.

Le cauchemar de Fanny

Oui ! c’est un conte … à la réflexion, pas tout à fait ! ma petite fille a vraiment été très perturbée par l’arrivée de sa sœur, maintenant, heureusement, adorée …
Et voilà, comment a d’abord été traitée le simulacre de sa future sœur…
Vous voyez que cela n’avait pas très bien commencé !

La fée bleue

Une de mes nouvelles préférées ! parce qu’il y est encore question de mes petites filles, de la violence du rejet de la petite sœur à son arrivée, par la sœur aînée, parce que, finalement, l’histoire se termine bien, parce que les personnages sont des fées et que leurs aventures se passent dans un décor de montagne que j’aime par-dessus tout.



Une fée que sa maman baptisa Fée Bleue naquit un jour d’un cristal de glace.
Le pays était sauvage et beau. Mais la vie y était rude. En été, les orages perturbaient souvent les travaux de la moisson. Il fallait se dépêcher de faire les meules et de les mettre rapidement à l’abri dans les fermes.
Les paysans rentraient tous les soirs, épuisés dans leur maison. Les repas étaient silencieux.
A l’automne, on rentrait les bêtes
La Fée Bleue veillait sur tout ce petit monde. Et les paysans le sentaient confusément.
Mais, un jour qu’elle s’était précipitée pour sauver Laurent, en danger sur une falaise, elle l’avait trouvé, déjà en sécurité, grâce à l’aide d’une minuscule Fée Jaune !
Fée Jaune dont elle apprend qu’elle est sa sœur. Alors, prise d’une folle rage jalouse, elle décide de s’en débarrasser en l’emmenant au cœur de nuages noirs, zébrés d’éclairs aveuglants.
Mais, l’orage passé, la Fée des Glaciers apparaît serrant dans ses bras la Fée Jaune. Elle reproche sévèrement sa méchanceté à la Fée Bleue. Cette dernière se sent perdue, rejetée par sa mère.
La Fée Bleue, ivre de jalousie et de rage, vole en zig-zag de village en village. Et elle ne fait que des bêtises ! même le bon chien Kaboche qu’elle adore pourtant supportera les conséquences de sa mauvaise humeur.
Et, désespérée, elle se noie dans un nuage gris-bleu qui l’emporte en bas dans la vallée.
où, elle rencontre une troupe de fées très occupées au dessus d’une cour de récréation.
Mais, voilà que je me suis laissée reprendre par mon histoire… Je ne vais tout de même pas tout vous raconter ! … Je ne vous donnerai qu’une belle image : celle de paysans, tout étonnés et réjouis admirant une magnifique pluie d’étoiles …

Symphonie des enfants et des dragons


Voici un conte qui montre les différentes façons de faire face aux difficultés que la vie nous fait rencontrer : les difficultés, ce sont les dragons de mon histoire.
Dans cette île paradisiaque, les enfants étaient heureux. Toute la journée, ils jouaient.
Mais un jour, un cataclysme frappa cette île, bénie des dieux : pendant un terrible orage, les dragons sortirent de leurs trous,
un peu comme si toutes les forces du mal avaient envahi l’île.
Il y en a qui, comme Famfou, se sentent orphelins, perdus, et ne font qu’appeler au secours.
D’autres, des indépendants, des vagabonds, comme Solo, ne demandent rien à personne et se sauvent tout seuls.
Mais, d’autres ne peuvent s’imaginer s’en sortir seuls : ils ne peuvent se sauver qu’en sauvant les autres. C’est Pathy qui danse et se sacrifie pour calmer les dragons.
Certains, au tempérament bien trempé, ne peuvent rester inactifs : autoritaires, ils ont besoin de commander. Ce sont des guerriers qui, tels Yvain, se sauvent en organisant le sauvetage de groupes de personnes.
Pour d’autres enfin, les dragons sont des alliés. Lorsqu’elle aperçoit le dragon, Mauve, par exemple, lui fait signe, et elle s’envole haut dans le ciel avec lui.
Elle représente ceux qui ont trouvé la paix, qui sont bien avec eux-mêmes, en harmonie avec le monde.
Mais c’est parfois un long chemin …

Rencontre

Encore une nouvelle où il est question d’enfants et de montagne. Oui, j’aime les enfants, et marcher dans la montagne a toujours été un bonheur pour moi. S’ajoutent, dans cette nouvelle des souvenirs de mes années d’enseignement.
Et voici mon héroïne : Amandine, petite fille ombrageuse, cheveux toujours emmêlés, yeux noirs brillants, souvent insolents, vêtements peu soignés.
Petite fille sensible, renfermée, révoltée mais toujours soutenue par sa grand-mère.
Un jour, Olivier, le professeur de Lettres, avait décidé de sensibiliser ses élèves à la poésie. Une petite chinoise avait dit d’une voix fraîche :
« Le soleil, la brume et la rosée demeurent,
Les pins verts sont comme lubrifiés,
Libre par delà les mots,
Une compréhension joyeuse me comble spontanément le cœur. »
Par la suite, Olivier, avec l’aide de ses élèves, a organisé un spectacle.
De sa belle voix, il plante le décor :
« Je veux vous raconter la montagne.
Sur ses sommets enneigés, les hommes ont souvent imaginé la demeure des dieux.
Au cours d’une marche, épuisé je me reposais au bord d’un lac. Tout à coup, j’ai aperçu, venue de nulle part, une vieille femme extraordinaire qui s’élevait d’un pas alerte, se jouant des difficultés du chemin.»
Amandine, l’héroïne de cette histoire jouait le rôle de la vieille femme.
Sa grand-mère émue, ne perdait pas une miette du spectacle…
Mais, je ne vais pas tout vous raconter …

Carnet d'Albert

Encore une journée pour rien !
« Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d’usine […], cette route se suit aisément la plupart du temps. » (Camus, Le Mythe de Sisyphe)
C’est avec cette pensée que s’ouvre le Carnet d’Albert.
Albert n’en peut plus de sa vie réglée comme celle d’un automate. Il voudrait casser le rythme, donner enfin du sens à sa vie. Il rêve, et imagine qu’aller vivre sur une île déserte pourrait lui permettre de n’être plus préoccupé que de ce qui lui paraît essentiel.
Y parviendra-t-il ?
« … Se noyer dans l’insoutenable beauté
Des rouges agonisants
Du soleil
Là-bas,
Loin,
A l’horizon »
Ainsi, s’achève le carnet d’Albert, retrouvé miraculeusement dans le creux d’un rocher.

Un chantier du Trecento : Assise

C’est une des nouvelles que je préfère.
Je l’ai écrite après avoir lu un article à propos des conséquences dramatiques du tremblement de terre sur la basilique d’Assise. Le journal reposé, je me suis laissé aller à rêver, à imaginer ce qu’avait été le chantier pendant sa construction.
Facile pour moi, d'imaginer la vie du chantier, mon frère, restaurateur en peintures murales m'en a souvent parlé.
Dans cet immense chantier, dans des jeux d'ombre et de lumière, dans les courants d'air, partout, Maître, élèves et apprentis, chanoines, clercs, gens du peuple, jeunes et vieux, s'activent dans une scène à la Brughel.
Par terre, près de l'une des douze colonnes, un apprenti, assis au milieu de nombreuses coupelles pleines de couleurs, terre de Sienne, terre brûlée, terre d'ombre, ocre rouge, ocre jaune, autant de promesses de chefs-d'oeuvre, broie les pigments que le Maître lui a indiqué.
Plus loin, un chanoine déroule et regarde avec beaucoup d'attention, un dessin préparatoire fait à l'échelle. De jeunes élèves peintres font trembler l'échafaudage en grimpant rapidement et bruyamment; leurs amples manteaux de laine brune soulèvent des flots de poussière qui viennent animer un rayon de soleil oblique.
Avec une infinie tendresse, un infini respect, un pompier dépose, dans l’herbe, devant la basilique, un morceau du ciel étoilé de Cimabue. A des siècles de distance, il a sans doute ressenti le pouvoir et le mystère de l’art, qui réveille la parcelle divine qu’il y a en chacun de nous.
Du sable, de la chaux, quelques pigments, une parcelle d'éternité par le miracle de l'Art.

Orage à l'abbaye

Quel endroit plus évocateur de paix qu’une abbaye ? Et pourtant, dans mon abbaye, située sur une île de rêve, le moine, Frère Marie de la Sainte Couronne, Robert, le cadre qui est venu faire une retraite, Antonio, le peintre ami du Père Abbé, génial et un peu trop bon vivant, et Clémentine qui a raté le dernier bateau, n’ont pas vraiment trouvé la paix de l’âme.
Les repas se passent en silence. Silence à peine rompu par la lecture à haute voix de textes édifiants, textes qui s’envolent loin des oreilles distraites, ou exaspèrent les esprits de ceux qui se méfient des religions.
Heureusement qu’il y a Arthur, Arthur, peut-être le personnage le plus sympathique et le plus philosophe de tous.

Emeraude

Emeraude, titre d’une nouvelle qui est devenu le titre éponyme de mon livre. Non que cette nouvelle soit celle que je préfère, mais, j’ai choisi ce nom, simplement, pour la beauté et la pureté des images qu’il évoque.
Voici l’image d’un créateur et passionné de jeux vidéo.
Mon héros est créateur passionné de jeux vidéo.
Que de dangers courent ces passionnés !

Attention ! lecture inquiétante …